Auteur Sujet: Charte des débats  (Lu 4716 fois)

Jacques

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Charte des débats
« le: novembre 16, 2012, 10:05:07 am »
A l'université d'Uppsala, au dessus de la porte de l'Aula, est gravée cette maxime de Thomas Thorild (1759-1808) :

Il est beau de penser librement, il est mieux encore de penser juste (« Att tänka fritt är stort, men att tänka rätt är större »).

Tel est notre guide de la liberté sur ce site.

Voici maintenant quelles sont les limites absolues que nous ferons respecter dans les cas de conflits sur ce site Pratiquer les vertus citoyennes :

Vous avez le droit de prouver que l'autre ment, ou se trompe, ou ne respecte pas les règles de base d'une méthode d'enquête, ou les règles de base de la logique. Vous avez le droit de contester sa compétence sur le point en débat, et le fardeau de la preuve est alors à votre charge. Vous avez le droit de refuser le prétexte technique apparent d'une discussion, et de passer en métacommunication sur la nature de la relation que l'autre tente de vous imposer, si vous l'estimez pathologique ou abusive. Par exemple, vous avez le droit de refuser toute pratique despotique ou toute pratique sadique, quel qu'en soit l'habile habillage du jour.

Vous avez le droit de lui prouver qu'il est prisonnier d'une doctrine, ou d'une habitude, ou d'une propagande, ou d'une secte. Vous avez le droit de lui prouver que sa solution d'autrefois est devenue son problème d'aujourd'hui, qu'il projette sur les gens une pathologie familiale héritée, et que c'est une conduite dommageable.
Vous avez le devoir de lui montrer comment redresser ses torts.
Vous avez le droit d'employer la « méthode XYZ » des scènes de ménage efficaces :
Exposer « Quand tu fais X, je ressens Y, et j'aurais préféré que tu fasses Z. ».

Vous avez donc le devoir d'utiliser le pronom personnel "je", et d'avoir le courage élémentaire de dire votre propre ressenti. Vous n'avez pas le droit de camoufler ce ressenti personnel derrière des généralités non prouvées, et qui tomberaient du ciel.

Vous n'avez pas le droit de recruter des alliés contre l'autre. Les guerres de clans et les violences de meute seront expulsées.
Une seule personne peut avoir raison contre mille coalisés, et nous sommes d'abord au service de la vérité, et non des guerres civiles ni de leurs profiteurs. Vous avez le droit de blâmer des actes, vous n'avez pas le droit à la méchanceté gratuite. Vous n'avez le droit de propager aucune rumeur calomniatrice. Vous n'avez pas le droit de lui imputer des propos qu'il n'a jamais tenus, des opinions qu'il n'a jamais soutenues, une biographie falsifiée, des orientations sexuelles fallacieuses, ou une affiliation inexistante. De tels procédés, faux et usage de faux, sont passibles d'expulsion.
Vous n'avez pas le droit de vanter une secte ni une religion, ni de recruter des adeptes. Vous avez le droit de les décrire, en termes mesurés, de les critiquer (les religions et les sectes), à condition que ce soit utile au sujet traité, et sans ridiculiser ceux de leurs membres qui sont honnêtes. Vous avez le droit de les comparer entre elles, voire de souligner tels traits positifs dans un cadre comparatiste.
Vous n'avez pas le droit de ridiculiser l'autre intimement, dans sa personne. Mais vous avez le droit de ridiculiser des doctrines, des légendes, des croyances.
Nous le regrettons pour celui qui ne sait pas faire la différence entre lui-même et telle ou telle doctrine, mais il va entrer automatiquement en conflit avec une déontologie authentique. Si nous n'étions pas intimement convaincus qu'une déontologie l'emporte sur toute croyance et sur toute religion, nous n'aurions pas créé cette organisation.

Vous avez le droit de ridiculiser des tactiques pour se mettre constamment en position haute, vous avez le droit de ridiculiser la « Reptilian Attitude », les tactiques pour toujours rabaisser et mépriser son prochain, et pour s'entourer d'un harem ou d'un fan club. Vous avez le droit d'utiliser l'ironie et la satire dans ce but. « Ridendo castigo mores » : vous avez le droit de faire rire pour châtier les moeurs. Vous n'avez pas le droit de déborder vers l'attaque à la personne.

Vous n'avez pas le droit de frapper un homme à terre, vous n'avez pas le droit de frapper un dépressif pour l'enfoncer davantage dans la dépression, ni de vous moquer d'une infirmité, réelle ou prétendue. Par exemple, sur les sites féministes, il est traditionnel de traiter l'autre d'impuissant, chaque fois que l'on est à court d'argument (Variante : un créationniste traite les incroyants et les scientifiques de crédules et de dogmatiques). C'est là l'exemple type de ce qui est proscrit ici.

Vous avez le droit de mettre en évidence des escroqueries, des tromperies, des mensonges politiques, des crimes. Mais vous n'avez pas le droit d'insulter ceux qui pratiquent ces monstruosités. Vous devez constamment leur tenir ouvert le chemin de la résipiscence.

Vous avez le droit de demander à l'autre de s'exprimer clairement, et en français. Chacun a le devoir de mettre en oeuvre les moyens pour s'exprimer clairement, en respectant les lecteurs, et en respectant la langue du mieux qu'il pourra. Et si la langue ne lui suffit pas, qu'il mette en oeuvre des dessins, qu'il exhibe des faits ou des actions. Quel que soit le moyen, le devoir de clarté est un dû par les auteurs aux lecteurs.
Le militantisme victimaire rend-il davantage fou, qu'il n'attire les déséquilibrés ? Ceux qui veulent devenir bourreaux ou bourrelles à leur tour ?
Je m'inquiète des antidotes...